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Cas cliniques de pharmacien

Se former à l’homéopathie uniciste Bourgogne Franche-Comté

Se former à l'homéopathie uniciste Bourgogne Franche-Comté

Cas camera cachée : Infection urinaire carabinée

Muriel Lagoutte pharmacienne
Nous sommes le 31 décembre 2018. Un jeune homme arrive au comptoir et, un brin paniqué, précipité, me dit :
« je crois que je suis entrain de faire une infection urinaire carabinée. Il est 18h30, mon médecin n’est pas là, les urgences sont bondées, je suis invité pour le réveillon à deux heures de route, pouvez-vous me donner quelque chose s’il vous plait ? ».

La situation bien pourrie comme je la déteste. Pas de visite médicale préalable, et normalement je refuse toute délivrance et envoie consulter (sauf si c’est un tableau peu urgent et bien connu du/de la patiente). Mais là, visiblement, c’est aigu, pas habituel et malgré l’absence de fièvre, je ne suis pas rassurée.

Je lui dis (persuadée alors de le décourager) que s’il n’a pas de détails très originaux à me confier concernant son tableau clinique, je ne pourrais rien pour lui à part le conseiller d’aller aux urgences, et là, pincez-moi je rêve ! il me rétorque :
« J’espère que ces détails vous suffiront : mes urines sont très foncées, elles puent comme l’urine de cheval et j’ai mal au rein gauche. Si vous ne me donnez rien, tant pis, il faudra bien que ça attende 2 jours, je ne compte pas réveillonner aux urgences ».

Or, un mois plus tôt, à l’INHF, on nous avait fait une liste impossible à ingurgiter de tous les remèdes intéressants dans le cadre urinaire. Et, quand l’enseignante avait parlé d’odeur d’urine de cheval, je me revois très bien entrain de me dire « pfff je ne note pas, dans la vraie vie d’une pharmacie, je ne rencontrerai jamais un cas pareil ! » et j’avais fait grève du stylo. Mais la mémoire est drôlement faite : parce que je n’avais pas noté, j’avais retenu !

Mal au rein gauche… ça colle complètement avec ce petit remède mais en même temps … ça prouve bien que la situation est sérieuse ! J’ouvre mon tiroir en me disant :
« bon, je ne dois pas en avoir en stock, comme ça, je n’aurai pas de cas de conscience ! »
Mais le sort s’acharne : le remède est là, en 7ch. Brrr, que faire ? Ce jeune homme m’a l’air sérieux et digne de confiance. Et puis, ne rien délivrer alors qu’on pense pouvoir soulager, cela s’apparente à « non assistance à personne en danger » n’est-ce-pas ?

Je lui délivre le tube granules tout en lui faisant une leçon de morale de malade. Il fallait absolument que ce jeune homme consulte si la situation ne s’arrangeait pas très rapidement !

3 jours plus tard, je reçois un énorme bouquet de fleurs. Quelques semaines passent. Il reviendra me raconter ensuite qu’il a eu mal trois fois dans la soirée du réveillon, que la prise des granules l’a a chaque fois soulagé en quelques dizaines de seconde et que, quelques jours plus tard, il a expulsé un petit calcul.

Solution :

Voici la courte répertorisation que j’aurais pu faire si ma mémoire de poisson rouge avait frappé :

Toujours est-il que je me souviendrai longtemps de ce cas improbable ! Du reste mes enseignants une fois mis au courant, n’en revenaient pas non plus…

Matière médicale de Benzoicum Acidum en quelques points :
  • L’urine a une odeur d’ urine de cheval ou d’amoniaque
  • L’urine est brun foncé, brûlante et à odeur très forte
  • Le patient ressasse les évènements désagréables du passé par peur que sa pathologie articulaire ne s’aggrave. Hypochondrie.
  • L’enfant veut être dans les bras et refuse qu’on le pose à terre
  • Douleurs erratiques et symptômes alternants (souvent alternance entre une localisation articulaire et un symptôme qui siège sur un organe interne : le cœur par exemple).
  • Frileux : <froid, les courants d’air
  • Latéralité gauche
  • Une douleur rhumatismale et/ou une oligurie accompagnent souvent les autres troubles
  • Douleur lancinante du gros orteil (Colch)

Cas Ambra : Phobie scolaire

Muriel Lagoutte pharmacienne
J. a 14 ans. Il a développé une phobie scolaire en fin de 6ème, l’ennui scolaire avait déclenché des envies de mourir ou de fuguer tant cet ennui était insupportable.
« J. est un enfant doux, hyper sensible et obéissant. Très timide et pleurnichou. » précisent les parents. Un peu d’eczéma et des otites résument ses soucis de santé de la petite enfance. Les troubles dont il se plaignait le plus pendant ses années collège sont :

  • De très fortes et nombreuses douleurs au niveau des chevilles, sous les genoux ou au milieu des tibias. Elles étaient infernales. Il prenait en moyenne 3 antalgiques par semaine parfois. Rien ne les déclenchait, rien ne les soulageait.
  • Un côté tête en l’air le faisait beaucoup souffrir: il se faisait à chaque fois de durs reproches lorsqu’il réalisait ses oublis…
  • Un ennui insoutenable à l’école : Son mal-être scolaire ne se voyait pas en classe : J. souffrait en silence en cours et explosait en sanglots le soir en racontant à ses parents son ennui quotidien et son dégoût de l’école : « Cet élève n’a jamais fait « le souk » en classe. La plupart des élèves qui s’ennuient perturbent les cours. Mais lui a trop peur de déranger les autres, de se faire remarquer et de récolter des reproches. » m’expliqueront J. et ses parents.
  • Une hypersensibilité avec l’incapacité de prendre la parole chez le médecin par exemple. (larmes)
  • Une aversion à la lecture pour laquelle il culpabilise beaucoup.
  • Des angoisses terribles le soir au moment du coucher avec une boule dans la gorge et une peur de l’école pour le lendemain. La seule chose qui le soulageait était que ses parents lui disent « si demain tu es dans le même état ne t’inquiète pas tu n’iras pas au collège ». Et le matin, il était toujours gai comme un pinson !
  • Autre information : une coquetterie depuis tout petit (choix des vêtements dès ses 3 ans)

Je vois J. 15 jours avant de passer le brevet, voilà, ce qu’il me dit :
« j’ai très peur de rater mon brevet (sanglots dans la voix) et à cause de ça, cela fait 3 nuits que je fais des migraines atroces et toutes semblables : je me réveille vers une heure du matin avec l’impression qu’un étau me serre les tempes et rien ne me soulage jusqu’au matin. »

En tenant compte des symptômes anciens récurrents, de ses traits de caractères, de son comportement et de cette migraine nocturne avant un examen, le remède, peu courant, s’impose. Une dose de xxxx 200k enrayera instantanément les migraines et atténuera les douleurs dans les jambes qui disparaîtront complètement en 2-3 mois. J. a passé son brevet relativement sereinement. Les angoisses ne sont jamais réapparues. Il est devenu un lycéen épanoui, confiant et est entouré de nombreux copains. En fin de seconde, le grand timide qu’il était a même présenté une petite copine à sa famille !

Cas Baptisia : « Je n’ai pas envie de parler »

Muriel Lagoutte pharmacienne
Voilà une semaine que M, est hospitalisée en service covid. Je lui avais donné Arsenicum album qui n’avait pas fait de grand miracle. Et depuis une semaine, je peine à la joindre. Elle, toujours prompt à bavarder, ne m’appelle pas. Et quand c’est moi qui ose le faire (lorsque je la vois un peu active sur les réseaux sociaux) elle ne décroche pas.
« Tu me boudes ? » lui demandai-je.
« Non, mais je n’ai pas envie de parler »
me dit-elle, ce qui a déclenché un voyant rouge dans ma tête. M, ne pas avoir envie de parler ??? Je détenais là un symptôme très précieux et inquiétant en même temps.

Ce que je sais :
  • Elle est très faible (et pour cause, puisque sous chimio depuis deux ans mais là, d’après son mari hospitalisé dans la chambre d’à côté « on touche le fond » me dit-il)
  • Elle ne veut pas bouger « je procrastine même pour aller faire pipi » m’écrira-t-elle en SMS
  • Sa fièvre n’a lieu que la nuit et par pics : elle oscille de 37 à 39 – Une diarrhée est présente depuis le début. Une coproculture est en cours.
  • Elle a eu très mal partout au début du covid, mais aujourd’hui, à J10, elle ne se plaint plus que de ses trapèzes (comme très habituellement : c’est son point faible depuis toujours)
    Je donne XXXXXX en 15 CH.

Voici ce qu’elle me racontera (elle a décroché son téléphone !) :
« Je n’ai pas eu le temps de dire ouf que je me suis endormie d’un sommeil de plomb dès les granules en bouche pendant deux heures et demi en pleine après-midi. Et à mon réveil, mon nez était débouché ».
Je lui conseille de reprendre 3 granules uniquement si un ou des pics de fièvre apparaissaient dans la nuit ainsi qu’à chaque éventuelle diarrhée. Elle n’aura repris qu’à deux reprises 3 granules de XXXX 15 ch dans le début de nuit. Le lendemain au matin (samedi), elle constate que ses selles sont redevenues normales, qu’elle se sent mieux en terme de fatigue et que sa respiration est meilleure (j’apprends que sa sat descendait un peu le matin). Sa tension est remontée à 11/6 contre 9/5 depuis le début de son hospitalisation. Le lendemain dimanche (soit moins de 2 jours après les 3 prises de granules), on lui annonçait qu’elle rentrait chez elle le lendemain lundi alors qu’on lui avait prédit encore minimum une semaine. Seule une légère fatigue de convalescence persiste.

Une épisio à chaque rapport

Muriel Lagoutte pharmacienne
Madame A, 33 ans, vient me voir sur le conseil du Dr Perret dont le carnet de RV est overbooké.

Voici ce qu’elle me confie :

Je viens vous voir pour 3 motifs qui me pourrissent la vie :

  • Depuis mon accouchement, il y a 3 ans, mon odeur corporelle me dérange. Je sens fort, j’ai l’impression que ma transpiration a changé, elle m’agresse. Je transpire particulièrement du visage, des aisselles et des cheveux. Le froid et le stress déclenchent cette transpiration puante.
  •  À chaque rapport sexuel, je déguste : c’est comme si on me faisait une épisio à chaque fois. En réalité, je suis déchirée à chaque fois. Du coup ma libido est dans les chaussettes. Cela fait 3 ans que cela dure et ça m’inquiète et m’attriste pour mon mari. Je ne vois pas le bout du tunnel. J’ai vécu il y a trois ans un accouchement traumatique. Le choc était énorme, d’ailleurs je n’ai pas pu allaiter mon fils : je n’avais pas de lait du tout.
  • Je fais des cystites en boucle : mon urine est irritante mais il n’y a jamais de germe dans les analyses. Pourtant, c’est bel et bien pénible : j’ai envie de faire pipi toutes les dix minutes la nuit.

À l’interrogatoire j’apprends qu’elle a fait deux coliques néphrétiques, qu’elle souffre de l’épaule droite ce qui l’empêche de se coucher sur le côté droit, qu’elle a été opérée d’une aspergillose dans les sinus en 2014 et qu’il lui reste une sensation de creux dans les sinus, qu’elle est sujette aux fissures anales et qu’elle se gratte souvent les bras alors qu’on ne voit quasiment rien : à peine quelques petits boutons rose clair qui se transforment en plaques rouges après grattage (boutons que je ne verrai pas car tout va bien sur le plan cutané le jour de la consultation).

Madame A a reçu une dose de X 200K -> Elle m’a rappelé un mois après pour me dire que tout était rentré dans l’ordre « comme par magie » et qu’elle avait » pris deux bonnets de soutien-gorge » (J’avoue avoir été très étonnée). Seule une petite fissure vaginale avait de temps en temps encore tendance à revenir « mais rien à voir avec celles d’avant ! ». Je lui ai donc donné une dose de X en 10000K qui a tout résolu m’a-t-elle dit encore un mois plus tard. Depuis, je n’ai plus de nouvelles.

Solution :

Une extraction répertoriale d’urtica urens montre des rubriques telles que :

  • Transpiration – odeur d’urine
  • Transpiration – odeur – aromatique
  • Généraux – odeur – corporelle – acide
  • Rein – Lithiase

Rappel de la matière médicale en quelques points :

  • Urticaire avec prurit violent (paupières, lèvres –herpes-, scrotum, vulve…)
  • Urticaire + rhumatisme, urticaire+oxyures
  • Urticaire amélioré par la position allongée allongé et en frottant
  • Urticaire aggravé après le bain, la chaleur, un effort violent
  • Les réactions aux piqûres d’insectes sont une tuméfaction exagérée (contrairement à ledum dont la tuméfaction est circonscrite)
  • Allergie cutanée aux fruits de mer
  • Douleurs brûlantes ou brûlantes et piquantes (brûlure par de l’eau bouillante)
  • Acide urique, lithiase, crise de goutte
  • Diarrhée suite de suppression d’éruptions
  • Urine excoriante
  • Absence de lait après l’accouchement sans cause apparente

Je vous ai choisi ces trois exemples chronophages, parfois le remède est évident en 2 minutes, parfois il faut chercher plus longtemps mais c’est toujours passionnant. Et croyez-moi, quand un insomniaque redort, quand une fibromyalgie est totalement soulagée, quand un enfant ne fait plus pipi au lit, quand des séquelles de zona disparaissent définitivement, nous sommes tous, malade et soignants, ravis par ces résultats.

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